Du 08 au 09 juillet 2025, la capitale togolaise, Lomé, a vibré au rythme de la 2ᵉ édition de la Grande Rencontre des Compliance et Risk Officers, devenue un rendez-vous incontournable en Afrique de l’Ouest pour les acteurs de la gouvernance financière. Placé sous le thème évocateur : « La conformité, le risque et l’audit : les garanties d’un système financier résilient face au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme en Afrique », cet événement de haut niveau a réuni un panel prestigieux d’experts, confirmant la place croissante du Togo dans l’architecture régionale de la lutte contre la criminalité financière. À travers conférences, panels et échanges stratégiques, cette rencontre a été le théâtre d’une réflexion profonde sur les mécanismes de résilience, d’intégrité et de transparence au sein du système financier africain.
Placée sous le sceau de la coopération internationale et de l’engagement pour une gouvernance financière éthique, cette Grande Rencontre est organisée par l’Afrika Compliance Academy, en partenariat étroit avec la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), ainsi que la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Cet événement d’envergure a rassemblé des experts de haut niveau venus de 42 pays à travers le monde. Parmi eux, des responsables de la conformité, des gestionnaires de risques, des auditeurs internes, des représentants d’institutions financières, des autorités de régulation, ainsi que des membres de la société civile engagés dans la promotion de la transparence, de l’intégrité et de la résilience du système financier mondial. Cette diversité d’acteurs témoigne de l’importance stratégique accordée à une approche concertée et multisectorielle face aux défis croissants de la criminalité financière.
C’est le ministre de l’Économie et des Finances, monsieur Georges Essowè BARCOLA, représentant le Président du Conseil, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBÉ, qui a procédé à l’ouverture officielle des travaux de cette Conférence. Dans son allocution, il a réaffirmé l’engagement ferme du Gouvernement togolais en faveur de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que de la préservation de l’intégrité du système financier mondial. Il a souligné que la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constitue une priorité stratégique pour le Togo, qui s’y investit activement à travers des réformes législatives, des actions opérationnelles et des coopérations multilatérales. Le ministre a surtout insisté sur la nécessité d’un partenariat solide et dynamique entre les secteurs public et privé, seul gage d’une réponse efficace et durable à ces menaces. Il a ainsi lancé un appel à l’ensemble des parties prenantes, institutions financières, entreprises, autorités de régulation, société civile à assumer pleinement leurs responsabilités et à renforcer leur synergie afin de bâtir un front commun contre ce fléau aux ramifications transnationales.
À l’heure où l’Afrique fait face à une sophistication croissante des mécanismes de blanchiment et de financement du terrorisme, la nécessité d’un cadre robuste de conformité et de gestion des risques devient plus pressante. Cette Grande Rencontre structurée en cinq panels de haut niveau a permis d’aborder les enjeux liés à la mise en œuvre des normes internationales du Groupe d’Action financière (GAFI), l’évolution des dispositifs de LBC/FT (Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme), ainsi que les défis propres aux contextes africains : faiblesse des capacités de contrôle, insuffisance de collaboration interinstitutionnelle, vulnérabilités réglementaires.
Des communications riches et variées ont rythmé la rencontre, notamment sur :
Le rôle stratégique des compliance Officers dans les institutions financières africaines ;
L’audit interne comme outil de prévention et de détection des risques ;
L’importance de la coopération régionale et internationale en matière de lutte contre la criminalité financière ;
Les technologies émergentes (IA) au service de la conformité.

Au terme des travaux, les participants ont souligné l’urgence pour les États africains, les banques, les assurances, les fintechs et toutes les institutions financières de : Renforcer les capacités humaines et techniques des départements conformité, audit et gestion des risques, favoriser l’harmonisation des cadres réglementaires au niveau régional, intensifier les contrôles internes et les audits périodiques, en particulier dans les zones à haut risque, sensibiliser les dirigeants à l’impact systémique de la non-conformité et du laxisme dans la lutte contre les flux financiers illicites, encourager la collaboration entre le secteur public et privé, notamment par la mise en place de plateformes d’échange et de bonnes pratiques. Fort du succès de cette édition, les organisateurs ont annoncé leur volonté de faire de cet événement un rendez-vous annuel incontournable. Il s’agira, à terme, de créer un réseau panafricain de professionnels de la conformité et du risque, capable de faire face aux défis actuels et futurs de la gouvernance financière sur le continent.