Pose de gauche à droite du ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, M. Isaac TCHIAKPE, représentant le gouvernement, le président de la HAPLUCIA, M. Kimélabalou ABA et le directeur de la prévention de la HAPLUCIA, M. Atiyouwè TALAKI.

La Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) a officiellement lancé, le 3 juillet dernier, le projet d’« Intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo ». Ce projet novateur ambitionne de faire de l’éducation togolaise le socle d’une société intègre, équitable et prospère, affranchie des méfaits de la corruption. Il constitue désormais une priorité nationale.

Le lancement du projet fut un moment fort, marqué par l’adhésion massive des parties prenantes, notamment les autorités éducatives, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les enseignants ainsi que les professionnels des médias. Toutefois, le format de la cérémonie n’avait pas permis d’ouvrir un véritable espace d’échanges avec ces derniers, alors même qu’ils sont des partenaires clés dans la sensibilisation et la mobilisation de l’opinion publique.

Photo de famille des participants à la conférence de presse tenue le 29 juillet 2025 à l’hôtel concorde.

C’est dans cette optique qu’une conférence de presse a été organisée le mardi 29 juillet 2025 à Lomé, en vue d’associer pleinement les médias à la mise en œuvre du projet dès cette phase initiale. Cette rencontre a offert à la HAPLUCIA et aux autres acteurs impliqués, l’occasion de présenter en détail les contours du projet, d’éclairer les professionnels des médias sur ses enjeux, de répondre à leurs interrogations et de solliciter leur engagement actif.

Le projet repose sur deux piliers pédagogiques adaptés aux différents niveaux d’enseignement :

L’approche intégrée, destinée aux cycles préscolaire, primaire et secondaire. Elle consiste à introduire les notions d’intégrité dans les matières existantes, notamment l’Éducation Civique et Morale, avec des contenus contextualisés selon l’âge des apprenants. L’approche modulaire, dédiée à l’enseignement technique, professionnel et supérieur, fondée sur des modules spécifiques conçus en fonction des niveaux et domaines d’apprentissage.

La mise en œuvre du projet s’étale sur une période de quatre ans, suivant un calendrier bien défini :

Novembre 2024 – janvier 2025 : Mise en place des organes de pilotage

Août – septembre 2025 : Élaboration des curricula

Septembre 2025 – Juillet 2026 : Phase pilote (prétest initial)

Septembre 2026- Juillet 2027 : Extension du prétest

2027 -2028 : Généralisation du projet à l’échelle nationale

Actuellement dans sa phase pilote, le projet cible dans un premier temps l’enseignement secondaire général et technique ainsi que l’enseignement supérieur. Deux régions éducatives ont été retenues pour cette expérimentation : Région du Grand Lomé : Lycée de Légbassito, Lycée d’Enseignement Technique et Professionnel de Lomé ; Région de la Kara : Lycée Kara-Sud, CRETFP Kara ; Enseignement supérieur : Université de Lomé (Faculté de Droit, ENA), Université de Kara (Faculté de Droit et des Sciences Politiques). Le coût global du projet est estimé à plus de 650 millions de francs CFA, un investissement conséquent qui témoigne de la volonté politique affirmée d’attaquer la corruption à la racine et de transformer durablement les mentalités.

Afin d’assurer une coordination rigoureuse et une mise en œuvre efficace du projet, un comité multisectoriel de supervision ainsi qu’une commission technique ont été mis en place. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre des mesures préventives prévues à l’article 13-c de la Convention des Nations Unies contre la corruption.

À l’issue de la présentation du projet, le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, M. Isaac TCHIAKPE, représentant le gouvernement, et le président de la HAPLUCIA, M. Kimélabalou ABA, ont répondu aux préoccupations des journalistes présents. Dans son intervention, le président de la HAPLUCIA a tenu à rappeler le rôle crucial des médias dans la réussite du projet, déclarant : « Votre voix compte. Vos plumes, vos micros, vos caméras peuvent amplifier cet élan. Faisons équipe pour faire de ce projet un modèle de réussite, afin que chaque apprenant au Togo devienne un futur acteur de l’intégrité et du développement ». Porté par la HAPLUCIA, en collaboration étroite avec les ministères en charge de l’éducation, de l’enseignement supérieur et avec le soutien de partenaires techniques et institutionnels, ce projet ne pourra aboutir que grâce à un engagement collectif fort, au cœur duquel les professionnels des médias occupent une place stratégique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *